L'Auberge de Malaterre

Au carrefour de chemins de la forêt de Villard de Lans, la baraque a d'abord abrité des générations d'hommes des bois. Construite en 1904 par Séraphin, bûcheron, mon arrière grand-père, juste après l'ouverture des routes du Vercors. Ces hommes abattaient à hache et débardaient les fûts avec chevaux et vaches. Malaterre (qui signifie "la mauvaise terre") ne disposait d'aucune source d'eau à proximité et c'est grâce à une citerne destinée à recueillir l'eau de pluie que les bûcherons pouvaient ainsi rester plusieurs mois en forêt. Plus tard, la baraque servira également  de relais aux maquisards durant la seconde Guerre Mondiale. 

La mécanisation d'après-guerre améliore les conditions de vie des bucherons qui peuvent rentrer chez eux après leur dure journée de labeur, la baraque se retrouve alors vidée de ses occupants, en plein cœur du domaine skiable qui séduit de plus en plus de pratiquants avec l'essor du tourisme autour du Parc Naturel Régional du Vercors.

En  1989, mes parents Bernard (bûcheron-paysan) et Lydia (journaliste-conteuse) décident de reprendre ce lieu unique, blotti dans les bois de l'Alloubière et le transforment en auberge, tout en s'adaptant à l'environnement (et non l'inverse). Ici, il n'y a toujours ni eau courante, ni électricité.

Cet espace, dont nos aïeux n'auraient pas à rougir s'ils revenaient nous rendre visite, devient aussi un lieu où  les contes se murmurent le soir, à la lueur des chandelles. Ici, on aime les légendes qui se racontent mais jamais ne s'attrapent. Peut être aurez vous la chance d'en profiter lors de votre venue ?

En 2020, une évidence comme la vie peut nous conduire devant : je décide avec mon mari de conserver cette "Grand' baraque de Malaterre" dans la famille.

Alice, aubergiste de Malaterre.